Canada, Québec
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La saison des couleurs en Abitibi – Là où les eaux se séparent

carte

« C’est loin », « Il va faire super froid », nous a répété notre entourage, quand avec deux de mes collègues, nous avons annoncé que nous partions camper dans le Parc National d’Aiguebelle en Abitibi-Témiscamingue.

Nous avons 3 jours pour le week-end de l’Action de Grâce (le Thanksgiving canadien) et nous comptons bien en profiter.

autome sous la neige

A environ 7h de Montréal, le Parc national d’Aiguebelle est situé sur la ligne de partage des eaux qui sépare les bassins versants de la Baie James et du fleuve St-Laurent. Phénomène que les Algonquins avaient remarqué depuis longtemps d’où le nom Abbittibbi « là où les eaux se séparent ». Il témoigne également d’une activité volcanique très ancienne (plus de 2.7 milliards d’année) dont nous verrons des traces lors de notre balade en canot.

cabane au canada

Mais avant d’atteindre le parc il nous faut traverser la Réserve Faunique de la Verendrye et c’est beau en maudit! La route traverse un nombre impressionnant de lacs (il y en a plus de 4000) et la saison des couleurs est à son apogée. Partout où l’on dépose le regard, nous ne voyons que du rouge, du jaune, de l’ocre, relevés çà et là par le vert des pins et le blanc des bouleaux. Seul regret, malgré tous nos espoirs, nous ne verrons ni ours ni orignal, pourtant très nombreux dans la région.

foret automnale

Par ce dimanche d’automne pourri dans une Abitibi neigeuse, nous partons faire du canot.

Réveillée avant les autres, en ce dimanche d’automne, je jette un œil dehors pour voir si la météo avait raison. Mais au lieu du soleil annoncé, la neige tombe et dépose son manteau blanc, amenuisant nos chances de faire du canot. Qu’à cela ne tienne il nous reste toujours la randonnée, et nous avons un beau programme. Notre première balade, La Traverse, celle que j’attendais impatiemment, longe le Lac La Haie et nous fait passer par un pont suspendu à 22 mètre au-dessus du lac ; cadeau de l’Armée canadienne. Depuis le temps que je bassine mon entourage avec ces fameux ponts suspendus, j’ai hâte d’y être et presse mes collègues.

Mais alors que nous nous préparons à sortir sous ce temps quelque peu surréaliste, nous sommes rejointes par Emilie, guide de la SEPAQ, dont la bonne humeur est contagieuse. Elle nous donne rendez-vous à midi pour le canot, surexcitée à l’idée d’en faire sous la neige. Ça promet d’être quelque chose!

pont suspendu

La neige s’est tue et tout est calme autour de nous. Nous commençons à longer le lac de faille qui ressemble à un fjord et apercevons très vite la Passerelle. Une fois devant, nous laissons passer les quelques marcheurs pressés puis le moment est à nous! C’est moins impressionnant que ce que je pensais mais ça reste à la hauteur de mes attentes. Il se remet à neiger et des étudiants québécois entament la discussion. Le reste de leur groupe, presque 50 personnes, nous talonne, alors après un dernier regard sur le pont, nous filons. Le sentier sillonne la forêt et nous transporte en plein Seigneur des Anneaux.  Nous traversons la roche séparée en deux, nous frayons un passage entre les bouleaux que le vent fait chanter et débouchons sur les Marmites de géants. Cerise sur le gâteau, un chipmunk se laisse photographier. Ce circuit est magique.Chipmunk and co

Revenues à la lisière du lac, nous retrouvons Emilie accompagnée de Sabrina. Un lac rien que pour nous et deux guides pour nous le faire découvrir. Nous ne pouvions espérer mieux. Une fois les canots à l’eau, nous partons sous l’œil de quelques étudiants à la traîne. Enfin c’était l’idée car pour partir il faudrait déjà savoir comment.

J’avais connu un démarrage quelque peu compliqué lors de mon premier essai il y a trois mois avec mes parents et ce deuxième essai ne déroge pas à la règle. Mais cette fois nous avons un professeur et, après plusieurs tours sur nous même, il faut croire inévitables, nous pagayons [à peu près] droit jusqu’au Ruisseau de l’ours. Là, nous empruntons le circuit de l’Aventurier et prenons de la hauteur pour mieux admirer le lac. Quelques indications sur la flore alentour et nous reprenons les canots, longeant la roche pour mieux y voir ses particularités.

sentier de l'aventurier

canots

Marchons jusqu’à la cime des arbres

Notre balade en canot touche à sa fin mais pas notre journée. Place à notre deuxième et dernière promenade, celle qui nous hisse à la cime des arbres : le sentier du Garde-feu. Vingt minutes de marche en forêt et nous sommes au pied de la tour. Quelques volées de marches et l’effet est des plus grandiose. Une vue panoramique à 360°.

Demain nous reprendrons la route pour Montréal, traversant une dernière fois la Réserve Faunique de la Vérendrye, et roulerons plus de 8h en pensant à tout ce que nous avons vu et fait ce fameux week-end de l’Action de Grâce. Mais pour l’heure, nous restons là un petit moment à admirer toutes ses couleurs que le soleil timide éclair par endroit.

vue depuis la tour de feu

Un bien beau week-end en somme.

reflection

le géant endormi

canot2

feuilles d'automne

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