Je ne pensais pas un jour gravir la montée des infarctus, descendre au Jardin d’Eden dans les profondeurs d’un canyon en plein désert, être entourée d’arbres préhistoriques ni observer une cité perdue. C’est pourtant chose faite. Ce séjour avec Emu Run dans les environs d’Ayers Rock va de surprise en surprise.

The King Canyon Rim Walk

Après la découverte d’Uluru et de la Vallée des Vents de Kata Tjuta, nous voici à Kings Canyon, l’attraction principale du parc national de Watarrka, terre des aborigènes Luritja depuis plus de 20 000 ans.

Il fait encore nuit et très froid quand nous arrivons sur les lieux. Ce n’est qu’une fois  le petit déjeuner rangé, que le ciel commence à prendre des couleurs et que les formes noires environnantes se font moins intimidantes. C’est le top départ de notre balade sur les bords de Kings Canyon. Nous empruntons la Rim Walk.

Et ça commence fort. Chacun à notre rythme, nous débutons l’ascension de la « Heart Attack Hill » et parvenons, une dizaine de minutes plus tard aux bords du canyon, à une centaine de mètres au-dessus du désert environnant. Malgré son surnom, cette montée n’a rien d’insurmontable et reste le seul endroit difficile de la balade – à condition bien sûr d’éviter les périodes les plus chaudes.

La vue offerte est une merveilleuse récompense. En longeant le versant ouest du canyon, on traverse un paysage un peu extraterrestre, aux formes rocheuses étranges et dont la couleur orangée tranche vivement avec celle du ciel. Au bout d’une trentaine de minutes, nous parvenons aux bords du canyon et empruntons un escalier en bois nous menant directement au fond de la gorge où, seulement après les pluies hivernales, coule la rivière Kings Creek. Une fois en bas, à la surprise générale, nous voici face à une piscine naturelle ombragée, havre bienvenu. Autour de nous, une luxuriante végétation ponctuée d’arbres vieux de 400 ans. Nous sommes dans le Jardin d’Eden. Entouré de hauts murs de grès, il est l’unique point d’eau des alentours et donc un refuge important pour de nombreuses espèces animales ou végétales locales. De ce fait, il est désormais déconseillé de s’y baigner. Après un petit en-cas bien accueilli, nous remontons l’escalier jusqu’au sommet du canyon et atteignons l’autre versant. De là, la vue est encore plus surprenante. Au cœur du canyon, une végétation foisonnante, au-dessus, une mer de dômes en grès que d’aucun appelle la « Cité perdue« . Certaines plantes ont même des vertus cicatrisantes étonnantes. Une fois la démonstration faite, nous longeons le canyon jusqu’au parking, en écoutant les multiples histoires de notre guide.

Un véritable musée vivant

Outre la beauté du paysage, Kings Canyon est un important lieu de conservation du patrimoine naturel. Lorsqu’il traversa la région en 1872, l’explorateur Ernest Giles fut bien content de trouver refuge à George Gill Range après des mois de marche dans le désert. Il trouva dans ces lieux ombragés remplis de fougères et de cycadophytes (plantes ressemblant un peu à des palmiers) assez de nourriture pour son équipe et ses chevaux et assez d’eau pour pouvoir y nager. Mais Kings Canyon étonne aussi par son importance géologique, certaines formations datant d’il y a plus de 440 millions d’années. Les couches de roche de la paroi du canyon témoignent des différentes périodes de formation. Au sol, des marques d’ondulation et des fossiles marins ont gravés la roche et témoignent des importants bouleversements environnementaux qui ont eu lieu.

Retour à Ayers Rock

Une fois cette belle balade achevée, nous retournons au campement goûter des burgers de chameau. Difficilement dissociable du bœuf, le steak de chameau est légèrement plus fort, parfumé (mais la forte cuisson y est peut-être pour beaucoup). Puis sonne l’heure du départ. Après une crevaison aux abords de Kings Creek Station spécialisé dans l’élevage de chameau, nous sommes déposées à notre auberge. Une fois à Melbourne, nous préparerons notre Road Trip de deux semaines en Tasmanie!