Une ferme organique, un projet communautaire, une oasis paradisiaque en devenir. Bienvenue à Wybalena Farm dans la ville de Pocket, sur Pocket Road. Décidément, les australiens et leur toponymie…
En ce début du mois d’octobre, l’échange d’hôtes a lieu sous un soleil de plomb. Nous faisons nos au revoir à Will chez qui nous venons de passer deux semaines, et reprenons la route avec Jules, heureux propriétaire d’une ferme. Nous allons y passer trois jours. Voila à cette heure tout ce que nous savons.
Pendant le trajet les langues se délient rapidement et nous parvenons à glaner quelques informations. Un projet en construction, une ferme organique invitant qui veut à venir donner un coup de main et partager du bon temps. Un petit dîner musical le soir même dans une maison voisine. La rencontre imminente d’une petite dizaine de personnes séjournant à la ferme.
La ferme est en réalité un lieu communautaire.
Je saisi aussi le mot « méditation » mais ne parviens pas à comprendre la phrase entière. Je verrais bien.
A notre arrivée, découverte des lieux, des habitants, du projet et du planning mais aussi des risques encourus (araignées, serpents, tiques). « Rassurées », nous commençons sans attendre les travaux assignés : décoration végétale et écolo s’inscrivant dans la volonté de créer un lieu « sustainable », durable, grâce à la réutilisation de plantes normalement condamnées ; mon oeuvre a sa minute de gloire et mon utilisation non-intentionnée de mauvaises herbes en amuse plus d’un… Replantation de tomates, désherbage, et enfin plantation répétée de graines autour de l’étang. Puis séances de méditation, le matin et après le déjeuner.
Le soir nous nous rendons armés de coussins chez les voisins. Un grand feu de camp, un riz aux légumes, des coussins partout et des musiciens, une ambiance chaleureuse. L’animation impromptue créée par la chute d’un bébé serpent noir en plein milieu du salon est vite relayée. L’animal dit dangereux est attrapé avec précaution et relâché au loin – aucun blessé, l’assistance souffle, les musiciens s’accordent. Nous sommes invités à venir nous asseoir sur notre pouf et à écouter Lulu & Mischka.
Lulu parle d’une voix paisible et nous invite à fermer nos yeux, taper doucement et en rythme notre poitrine tout en répétant un court mantra. C’est bizarre.
Mais sûrement plus habitués, les gens autour de nous s’exécutent sans aucune hésitation. Nous suivons le mouvement, un œil aux aguets… Puis vient la deuxième chanson, chanson qui plusieurs mois après me trotte toujours dans la tête. Une seule parole, un mantra ou je ne sais quoi, que nous répétons sans cesse les mains jointes devant notre poitrine comme un prière puis montant au ciel et revenant à l’endroit initial. La musique alors calme et lente se fait plus rythmée et entraînante, la gestuelle se fait plus dansante. Oumarou padma guru matma sidi roum. Je ne suis pas sûre de ce que j’entends, mais le répète en yaourt, timidement, pensant vaguement avoir atterri dans une secte. Une dame devant moi, les mains jointes, exécute le geste avec vigueur puis ondule avec ferveur au fil du tam tam. Les autres continuent, imperturbables, les yeux clos. Le rythme est crescendo. N’y tenant plus la dame se lève et se met à danser d’une façon qui lui est propre. Quelques minutes plus tard elle est rejointe par une, puis deux personnes. Finalement, ce rythme endiablé finit par mettre tout le monde debout, nous aussi. Le joueur de tout, flûtes traversières, saxo, cajón, donne tout ce qu’il a.
Un pur moment musical!
La chanteuse qui avait elle aussi rejoint la danse, retourne derrière son micro, la musique se calme et finit par s’arrêter doucement. Tout le monde revient sur son coussin, et découvre un nouvel air, de nouvelles paroles.
Un autre musicien, l’hôte si j’ai bien compris, reprend la suite avec entrain. La soirée est loin d’être finie.
Le lendemain, nous nous levons pour un autre jour de ferme, travaillons à diverses tâches puis nous rendons avec toute « la communauté » à la plage pour un repos bien mérité. Au retour, après une autre baignade – dans la piscine cette fois – nous attendons la tombée de la nuit pour aller rendre une petite visite aux soixante vaches des lieux. Il est temps de les faire changer de pré. Un appel bref de Jules et les voilà qui accourent. Un appel qui a un je ne sais quoi de familier…
En tout cas un beau spectacle malgré quelques vaches égarées (mais retrouvées).
Ainsi s’achève notre séjour à Byron Bay. Le lendemain nous prenons l’avion pour Melbourne, le porte-monnaie à sec. L’idée, trouver un travail rapidement et économiser quelques mois avant de reprendre la route.


You are having such a marvelous time. The farm looks amazing.
It was indeed!
J’adore la musique. Belle expérience originale.
musique zen agréable, l’appel des vaches trop cool
et photos comme d’habitude belles
belles fêtes de fin d’années bisous