Tel le lapin d’Alice au pays des Merveilles, je suis en retard, très en retard! Car en réalité là maintenant tout de suite je me trouve à Melbourne à la recherche d’un petit job qui me permettrait de continuer mon voyage plus longtemps. A Airlie Beach j’y étais au début du mois de juillet, il y a donc trois mois.

Parti de Cairns j’arrive enfin, après douze heures de car, à Airlie Beach une petite ville connue pour être le point de départ idéal vers l’archipel emblématique des Whitsundays.

A notre arrivée, nous expérimentons pour la première fois le couchsurfing. Notre hébergeur est perdu mais il vient bien nous récupérer. De notre âge, très gentil, le jeune homme nous fait découvrir son appart, enfin celui de son frère en voyage d’affaire. Avec lui on a grimpé pieds-nus au sommet d’une cascade et pêché au soleil couchant.
En bref, une très bonne expérience.

Entre temps, nous avons pu réserver une excursion de deux jours en bateau à la découverte des fameuses Whitsundays. Quand à Airlie Beach en soit c’est assez mignon, avec son petit ponton longeant le bord de mer et son agréable lagon.

Archipel de 74 îles, les Whitsundays ont été découvertes par le navigateur James Cook en 1770 un jour de Pentecôte (d’où le nom) mais étaient habitées depuis des milliers d’années par les Ngaro, tribu nomade aborigène qui vivait de la pêche, en témoigne les quelques « pièges à poisson » que nous croisons – rochers disposés non loin de la plage de manière à ce qu’une fois la marée basse les poissons restent coincés. Astucieux.

Une nuit en bateau et deux jours de navigation nous ont permis de nous rendre à l’une des plus belles plages du monde : Whitehaven beach. Une eau bien plus turquoise et transparente que les plus belles piscines, un sable fin et blanc qui ravit les yeux et les pieds.

Une fois de retour du point de vue imprenable sur la plage, nous nous rendons dans les quelques petits cours d’eau créés par la mer et abritant raies et petits requins. Certains en verront, pas nous. Mais un bruit insolite comme de légers cliquètements se fait sentir et au loin le sol semble se mouvoir. Des centaines de petits crabes se déplacent comme un bloc et se terrent à vitesse grand V dès qu’on les approche de trop près. Mais nous ne pouvons rester jouer avec eux, le temps au paradis nous est compté. Nous enfilons nos combinaisons pour parer les éventuelles méduses et sautons à l’eau dont la transparence ne cesse de nous éblouir.

Puis après le déjeuner, petite séance de kayak et de snorkeling sur la grande barrière de corail. Cette fois pas d’appareil waterproof avec nous, il faudra me croire sur parole…

De la plage nous enfilons nos palmes, ajustons masque et tuba et entrons dans l’eau. Il ne faut pas aller bien loin pour commencer à voir des récifs magnifiques. A chaque battement de palme défilent sous moi des coraux de toutes les couleurs, des sortes d’éponges florales jaunes, des petits arbres violets, des poissons d’un bleu vif, ou d’un rouge passionné, petits, gros, vifs, alertes, surprenants. Je me laisse dériver, prend de la hauteur pour une meilleure vue d’ensemble et me retrouve au dessus du néant, entre deux massifs coralliens, le bleu tout autour de moi. Je perd mes repères et sens comme une angoisse monter, mais la vision d’une tortue venant se perdre à mes côtés me rassure, m’apaise. Je décide de la suivre. Élégante, nonchalante, sa nage lente et assurée me plonge dans un autre monde, je ne pense plus à rien, juste à la tranquillité de ce moment, très vite perturbé par l’arrivée du reste du groupe. Trop de monde pour la tortue qui en quelques coup de pâtes s’éloigne et disparaît comme elle est venue. Je continue ma découverte et aperçois en contre-bas quelque chose d’étrange, une queue de requin et un corps de raie d’une couleur gris-vert avec deux taches comme violettes de chaque côté de ce qui doit être la tête.

L’animal semble ne pas avoir senti ma présence ou du moins la tolère sans broncher et reste immobile au fond de l’eau. Peu rassurée je poursuis mon chemin mais ne peut m’empêcher de revenir à cet animal pour essayer de l’admirer un peu plus longtemps. Je parviens à le montrer à ma comparse de voyage mais impossible de retrouver son emplacement par la suite. Seules nous aurons vu cet animal ce jour-là.

Malgré le froid que nous commençons à ressentir sévèrement nous continuons l’expédition sans rien lâcher. Mais la marée descend et le retour à la plage est délicat. Les coraux finissent à notre merci, difficile de ne pas s’affaler dessus ou de les préserver de nos palmes meurtrières… mauvais point pour la préservation des fonds marins !!

Retour sur le bateau puis retour à Airlie Beach où nous passerons une semaine en auberge et fêterons un anniversaire avant de rejoindre notre premier HelpX – une famille chez qui nous logerons contre quelques heures de tâches domestiques.