Asie, Indonésie
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Plongée à bord de l’USS Liberty – Goodbye Indonésie

Ça y’est on y est. Le jour tant attendu est arrivé. Je vais enfin plonger en milieu marin et qui plus est, sur une épave!

Torpillé par les japonais en 1942, l’USS Liberty est échoué volontairement sur la plage. Ce n’est qu’une vingtaine d’année après, que le bateau sombre dans la mer à la suite du tremblement de terre engendré par l’éruption du Mont Agung. Situé entre 5 et 30 mètres de profondeur, il est désormais un haut lieu de plongée, accessible aussi bien par les débutants que les plongeurs émérites.

Cela fait maintenant plus d’un an que j’ai passé l’Open Water, et depuis plus rien. Il est donc temps d’inaugurer mon niveau de plongée et de visiter les fonds sous-marins. Mais parce que ça fait un petit bout de temps, petit saut dans la piscine pour une piqûre de rappel. A l’attention de l’instructeur, j’enlève mon détendeur, le remets, ok. Puis nous voila parti pour quelques coups de palmes et un petit test de poumon ballast. Mes cours me reviennent, tout est sous contrôle. On peut y aller.

La pluie n’est pas loin mais le vent s’est calmé, les conditions sont favorables. Chaussée de mes palmes et de mon équipement j’avance sur la plage de galets noirs. Les pierres roulent sous mes pas, le poids de l’équipement me désarçonne mais je tiens la cadence et entre dans l’eau. Il faut maintenant affronter les vagues qui tentent de me contrer. Je suis déterminée, les dépasse sans trop d’encombre et fait face à l’instructeur. Aujourd’hui pas de groupe, nous ne sommes que tous les deux. Nous nous immergeons lentement, le calme nous encercle, seule ma respiration me parvient aux oreilles. Plus aucune appréhension, juste l’excitation. L’instructeur me prend la main et m’entraîne vers le large. Il ne faut pas longtemps avant d’atteindre l’épave, à peine une trentaine de mètres. Ce que je vois est surprenant et me saisit. La vie a pris le pouvoir sur la carcasse du bateau, des coraux de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles et des poissons par centaines. Nous descendons lentement, je me laisse presque tirer par l’instructeur, ne sachant où regarder. D’autres plongeurs sont visibles ici et là mais il est encore tôt et le moment privilégié.

Nous tournons autour de l’épave et continuons la descente jusqu’à une dizaine de mètres, pas besoin d’aller très loin pour s’émerveiller. Les réfractaires à la plongée en bouteille peuvent même chausser leur palmes et leur tuba et admirer la partie haute du bateau, à 5 mètres de profondeur. Malgré le spectacle je pense à bien respirer, et oublie ma gorge trop sèche. Tout est calme et tranquille. Mon instructeur me demande si tout va bien, je lui fais signe que oui et suis attirée par un bref mouvement un peu plus en bas. Une énorme murène léopard vient de se recroqueviller dans sa cachette. L’homme veut aller voir de plus près, semble vouloir la pousser à sortir, je ne suis pas très rassurée. Mais la bête n’est pas très coopérative, le plongeur abandonne, nous poursuivons.

Les poissons sont tous plus beaux les uns que les autres, et certains ont des couleurs improbables. Je n’ai qu’une envie, nager par mes propres moyens et entrer plus avant dans l’épave mais l’instructeur ne me lâche pas la main. C’est frustrant mais tant pis, je me laisse guider et me tortille dans tous les sens afin de ne rien manquer. Comme une échelle, l’épave est en travers et offre des recoins somptueux. Nous passons enfin entre les éléments du bateau. Je me sens aventurière, me crois grande plongeuse, libre, repense au Grand bleu, mais je suis toujours entravée par l’instructeur. Nous sommes à douze mètres, nous n’irons pas plus profond. Au dessus de nos têtes certains plongeurs s’amusent au milieu d’un petit banc de gros poissons, nous les rejoignons et sommes désormais encerclés. Le masque et l’eau modifient ma perception, le sentiment de proximité est encore plus fort. Je tourne la tête à droite et suis surprise par un énorme poisson venu me faire comme un bisou d’esquimau. Ce nez à nez me fait sursauter et broyer la main de mon acolyte qui ne me libère pas pour autant, des fois que je me perdrais…

Je me demande depuis combien de temps on nage, il y a encore tellement de choses à voir. Je suis entraînée plus loin et regarde les poissons s’éloigner, le fond se rapprocher, les coraux disparaître. Place aux gros galets et à une lumière un peu rouge… alors que je commence à me demander où je suis, l’instructeur me fait signe de remonter, nous sommes revenus au point de départ, la plage. Ça y’est c’est déjà fini…

Je lui fais part de ma surprise, on est pas resté longtemps, à peine dix minutes! Mais l’homme sourit, regarde sa montre et rétorque que ça fait 35 minutes que nous jouons à La Petite Sirène. Il s’amuse de ma « peur des poissons » et secoue sa main sûrement légèrement endolorie. Nous rentrons nettoyer l’équipement tout en nous remémorant les espèces croisées.

C’est ainsi que se termine ma première véritable plongée! Et mon voyage en Indonésie… Mais loin d’être finie est l’aventure! Retour en Australie!

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